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Naerys Arlaeron
Naerys Arlaeron


Chapitre I

L'Aube Dorée


La nouvelle frappa tout d'abord les Valyriens d'une stupeur inattendue.

Ils avaient gagné.

L'Empire de Ghis, la puissance hégémonique et millénaire de la Baie des Serfs venait de reconnaître sa défaite face aux armées valyriennes. De mémoire de citoyens de la République, c'était la première fois que cela arrivait. Cela semblait impossible, pourtant. Le Vieil Empire avait des dizaines de légions compétentes et connues bien au-delà de ses frontières.

Bien sûr, il y avait eu des signes annonciateurs. La prise de Meereen, seconde ville en richesses et en grandeur après la capitale impériale, avait été le dernier d'entre eux. Pourtant, les ressources des Ghiscaris semblaient illimitées et les Valyriens s'étaient attendus à une guerre longue et difficile. Au lendemain de la proclamation de la paix, la plupart des citoyens ignoraient encore les tenants et les aboutissants de ce traité.

Cela importait-il ? La grande cité de Valyria se préparait depuis des semaines pour honorer ses armées et les puissants seigneurs-dragons qui les commandaient. Déjà, un arc de triomphe commençait à s'élever sur l'une des vastes places de la cité. Et lorsque les armées arriveraient, elles pourraient parader en un véritable défilé auquel avaient été conviés tous les citoyens et tous les étrangers de la cité, ainsi que des diplomates de tous les empires, royaumes et principautés environnants. Alors que la rumeur se faisait grandissante sur l'approche des armées victorieuses, la foule se faisait de plus en plus joyeuses.

Subitement, les temples se mirent à déborder d'offrandes en remerciements aux quatorze dieux valyriens ayant veillé au succès de la cité. Des représentants de tous les peuples d'Essos firent leur rare apparition dans des tribunes d'honneur. Rhoynars à la peau olivâtre, Andals aux cheveux clairs et aux talismans d'étoile à sept branches, Sarnoris à la haute taille, Qarthiens à la peau blanche et même un plénipotentiaire Ghiscari à la mine renfrognée : tous étaient présents. En ce jour glorieux de la mille soixante-sixième année après la Fondation, Valyria criait au monde sa grandeur trouvée.

Parmi les puissants de la cité du Dragon, tous attendent de savoir qui allait retirer les bénéfices de cette victoire inespérée. Les sénateurs de la faction militariste, alliés aux officiers de l'armée, entendaient bien récolter les fruits de cette gloire martiale. Leurs rivaux, notamment soutenus par les marchands, ou simplement intéressés par le développement de la cité au détriment de nouvelles conquêtes avaient cependant d'autres idées pour tirer bénéfice de la fin de la guerre.

Les échos de la victoire résonnèrent jusqu'à l'austère Collège des Mages, d'ordinaire peu attentifs à la politique extérieure. Cette fois, les adeptes de la magie, entraînés par leur Magister, entendaient bien ne pas se cantonner à leur domaine réglementé. Dans les temples croulant d'offrandes, les prêtres eux-mêmes se posent de nombreuses questions sur la conduite à adopter alors que les dieux ont très visiblement favorisé les armées valyrienne.

Dans les ténèbres du monde, un nouveau phare de civilisation venait de s'allumer... avec pour ambition d'embraser l'univers.
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Acte I Chapitre 2L'Envol valyrien

Il avait bien fallu un Triomphe en bonne et due forme pour canaliser toutes les énergies qui convergeaient vers Valyria à la suite de la victoire sur les légions de l'empire de Ghis. A son point culminant, cette cérémonie qui rassemblait pratiquement tous les héros de la guerre récente avait vu des prisonniers de haut rang ghiscari livrés au feu-dragon sous les yeux horrifiés de l'ambassadrice Amasis. La représentante du Vieil Empire avait quitté la cérémonie sans plus attendre, jetant un froid certain sur le futur des relations entre les deux pays.

Pourtant, la fin du Triomphe et de ses quatorze jours de festivités devaient sceller définitivement de l'esprit de guerre et le retour aux affaires courantes car Valyria n'attendait pas. Elle n'attendait jamais et la première séance plénière sous la coupole de Drivo permit de prendre la pleine conscience des puissants courants politiques qui avaient pris l'ascendant durant ce conflit.

Les militaristes étaient en position de force et démontrèrent qu'ils étaient capables de transformer l'essai sous la houlette de leur chef : Lucerys Arlaeron, dit Œil d'Argent. En réussissant le tour de force de faire voter une loi très populiste, les défenseurs des intérêts militaires valyriens attestèrent toute l'étendue de leur capacité politique.

Pourtant, nombreux étaient ceux à désapprouver cette influence de l'armée sur la Chose publique. Aux premiers rangs desquels, les mercantilistes - qui voyaient les profits de leurs affaires s'effondrer - et les civilistes - qui auraient dû être les instigateurs d'une telle loi.

Les hautes-sphères valyriennes bruirent de la nouvelle politique pourtant : le mandat d'Arraxios Maerion, Lumière de Sagesse et membre du conseil des Cinq, arrivait à son terme et déjà plusieurs affutèrent leurs soutiens et leurs arguments. Qui oserait défier le puissant patriarche des Maerion, qui tenait une grande partie du crime organisé de la Cité ? Quels seraient les prétendants au pouvoir suprême ?

Au Collège des Mages, on surveillait de près l'évolution de la société valyrienne. L'apport massif d'esclaves voyait augmenter sensiblement la population de la ville et les puissants politiciens se préparait à se déchirer. Quelle serait la place des adeptes de la magie dans cette Valyria en pleine mutation ?

Partout, on regardait avec intérêt vers la haute tour qui abritait le Conseil des Cinq. Bientôt, une nouvelle Lumière rejoindrait peut-être le sacro-saint Conseil. Et ensuite ? Que décideraient les Sages ? Dans quelle direction serait poussée Valyria ? Plusieurs chemins s'offraient aux Valyriens, nobles comme indigents, pousseraient-ils leur civilisation vers la grandeur martiale, cherchant à subjuguer les cultures environnantes ? Ou bien les marchands parviendraient-ils à leurs fins, en mettant sur pieds des colonies et des échanges lucratifs ?